Guy Giard
Art Contemporain
|
INSTALLATION
Maison de la Culture
Rivière des Prairies
![]() ANGÉLIQUE 1734 - HAITI 2004
'L'histoire des Maitres'
Haïti, première République noire du monde moderne,
fêtera en 2004 le bicentenaire de sa libération de l'esclavagisme.
Pourtant, l'esclavage y sévit encore aujourd'hui
sous diverses formes et en grand nombre, autant sur cette île
qu'à travers multiple pays sur les cinq continents.
Pourquoi en est-ce ainsi ?
Qui sont ceux et celles qui entretiennent cette relation de maître/ esclave ?
Où sont-ils ?
Quelles seraient leurs motivations ?
Comment maintiennent-ils leur mainmise sur
des centaines de millions d'individus ?
Angélique 1734 - Haïti 2004:
'l'histoire des Maîtres'
explore ces questions et suggère des pistes de compréhension.
Elle propose un survol de l'esclavage, de la Grèce antique en passant par Marie-Joseph Angélique, esclave noire exécutée à Montréal en 1734, jusqu'aux 300 000 enfants esclaves `Restaveks'
que l'on retrouve aujourd'hui en Haïti.
FÉVRIER 2004
|
Présentation du projet
Installation vidéo à la Maison de la Culture Rivière-des-Prairies du 6 février au 21 mars 2004
Elle se tiendra simultanément dans deux lieux :
une maison patrimoniale
et
la salle d'exposition de la Maison de la Culture.
Cette installation s'insère aussi dans la programmation 2004
de Février Mois de l'Histoire des Noirs
et fera aussi partie du Rallye-Expos 2004 de Vues d'Afrique.
Le sujet est l'esclavage :
de la Grèce antique à Marie-Joseph Angélique, esclave noire exécutée à Montréal
en 1734, jusqu'aux 300 000 enfants esclaves `Restaveks' d'Haïti en 2004.
Pourquoi l'esclavage existe-il encore aujourd'hui?
Qui sont ceux qui entretiennent cette relation de maître/esclave ?
Quelles sont leurs motivations ?
Comment maintiennent-ils leur mainmise sur des millions d'individus ?
2004 marque le bicentenaire de l'indépendance d'Haïti, et une importante communauté haïtienne habite Rivière-des-Prairies, d'où mon choix d'y faire cette installation.
Installation
Dans la maison patrimoniale
Le lieu servant de lien avec le passé esclavagiste de la Nouvelle-France, je prévois y installer la série de double portrait photographique sur la vie de Marie-Joseph Angélique. Seront aussi ajoutés de nouveaux objets : drapeaux, livres et documents décrivant les rôles des différents pays impliqués dans la traite transatlantique.
Dans la salle d'exposition
L'esclavagisme en un parcours de douze portraits historiques à travers une installation vidéo. Ces personnages seraient des témoins de l'histoire racontant ce qu'ils ont vu ou vécu tels que :
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Chaque personnage sera incarné par un moniteur vidéo présentant un montage dynamique de textes et d'images venant d'entrevues réalisées lors de mes recherches, créant ainsi une symbiose entre la recherche, les faits historiques et le contemporain.
Ainsi dans cet espace se retrouveraient 12 moniteurs vidéo formant un parcours où l'histoire se côtoit en simultané au lieu de suivre une ligne temporelle. Ce circuit serait entrecoupé de drapeaux et autres éléments visuels. Les divers documents accumulés lors de ma recherche seraient disponibles pour consultation au public. Une seconde sélection serait offerte à l'intérieur de la bibliothèque même, créant ainsi une extension de l'installation hors les murs de la galerie.
Ainsi l'installation dans la maison patrimoniale est associée au format traditionnel de communication, la photo et le commentaire statique, tandis que l'installation dans la salle d'exposition, adjacente à la bibliothèque, rejoint la présentation dynamique et non-linéaire de l'information, tel que les médias et l'Internet nous le présentent aujourd'hui.
Je travaille depuis plusieurs années avec l'entrecroisement entre le texte et l'image. Avec `Le Lavoir' (1999) j'ai fusionné ces deux éléments sur des coussins, unifiant textuel et plastique. Avec la vidéo ``Me suis-tu?'' (2003) un personnage, présenté en gros plan (du type `talking head'), interroge le spectateur sur une hypothétique discussion qui est en cours. Le moniteur présenté sur un socle crée un lien anthropomorphique entre le textuel et le visiteur. Le texte revient aussi sous la forme de cycle de conférences et questionne l'idée de la performance comme acte personnel. Il devient ici une action collective intégrale à l'installation, créant une forme `d`art total'.
Cycle de 5 conférences
Cycle de conférences gratuites pour le public avec comme thématiques :
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Continuité de ma démarche
Depuis 1991 j'aborde dans mon travail des sujets sociaux tels que l'abus sexuel, la famille, la communauté. J'invite des artistes et des conférenciers à intervenir dans mes installations pour créer une synergie avec le public, enrichir autant leur expérience que rapprocher le domaine des arts de la vie quotidienne. Je vois ma démarche comme une réponse artistique à des situations qui méritent un regard critique et où l'artiste se positionne comme commentateur.
Cette recherche s'inscrit dans la ligné du réalisme tel le `Guernica' de Picasso et `Les désastres de la guerre' de Goya. Elle s'insère aussi dans la continuité d'artiste tels Marcel Broodthaers dans la remise en question des lieux d'expositions, Hans Haacke et Ilya Kabakov pour leurs installations à caractères sociaux, FLUXUS et Joseph Beuys pour l'aspect social et les interventions / conférences.
Je prévois tisser des liens avec les différents organismes s'occupant de la jeune population locale, telles la Maison des Jeunes de Rivières-des-Prairies et le C.H.R.I.S.C.Q (Centre Haïtien de Regroupement et d'Intégration à la Société Canadienne et Québécoise). Selon les plus récentes statistiques, R-D-P compte le plus grand nombre d'enfants par 100 personnes au Canada. Près de 25% des résidants sont en effet âgés de moins de 14 ans. Et plus de 70% des familles ont au moins un enfant. Autre particularité: le visage multi-ethnique du quartier. Environ 36% de la population est composée de Québécois d'origine, et 20% s'avère de souche haïtienne. Leur participation viendrait enrichir l'échange par leurs témoignages et par la même occasion permettrait de les initier à l'art contemporain
|