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Guy Giard
Art Contemporain
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Jamais autant d'encre n'aura coulé autour de l'abus sexuel qu`au cours de l'année 1992. De nos jours le grand public devient davantage confronté à des drames qui semblent dépasser l'entendement. Comment réconcillier les actes d'agressions à coup de pierres dont nous avons été témoins lors de la crise d'Oka? Et quoi penser de ces gens qui risquent leur vie à traverser des océans terrés à l'intérieur de conteneurs?
“Ce qui dépasse l'entendement” observe l'artiste GUY GIARD “souligne souvent une carence dans la communication entre individus. C'est par les contacts humains que la compréhension et l'empathie se développent. Parallèlement c'est par le silence et l'ignorance que la violence se perpétue”. Formant un triangle avec ses mains l'artiste m'explique:”L'exposition/évènement DE L'AUTRE COTE D'UN PONT offre un terrain de rencontre et d'échange. C'est une invitation aux amérindiens, aux immigrants et aux québecois de 1ère, 2ième, 3ième... génération de venir partager leurs expériences. C'est une célébration de la rencontre humaine”.
Le dialogue interculturel, selon moi, se situe à priori au niveau des individus. Et ceci, par le partage de vécus dans lesquels se retrouvent autant d'histoires distinctes qu'il y a d'individus. Chacun rapporte ses expériences, l'échange devient le mouvement d'un regard intérieur vers une autre vision intérieure. Désireux d'échanger, la rencontre humaine est alors favorisée par une prise de conscience de l'individu vis-à-vis son propre cadre culturel, réflexion qu'il pourra par la suite partager avec une autre personne.“
C'est par le biais d'installations photographiques et de textes (en français, montagnais, espagnol et anglais) que GUY GIARD nous ouvre le premier pont: le sien. Solidement construit, il nous mène dans le monde troublant de l'agression sexuelle. Pas à pas, nous tenant par la main, il nous parle de déracinement, d'isolement, de solitude, de quête, jusqu'à la découverte de l'amour et du respect. Sentiments qui selon lui “dépassent les barrières culturelles, et qui souvent reflètent les expériences de celui qui vit au loin du berceau”. D'ailleurs il nous introduit aussi à sa 'vie en cachette' à Amsterdam où il a vécu quatres années. Mais l'artiste ne nous laisse pas là, car il nous invite déja sur un deuxième pont: LA HUITAINE DU PONT, une exposition de groupe ainsi que huit soirées-rencontres ayant lieu à la galerie regroupant en tout plus de 30 artistes émanant d'au-dela de 20 souches culturelles différentes. Des soirées à ne pas manquer! Bienvenue.
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MICHELE
À Régina je rencontre Michèle. Elle aussi recherche ses racines. Adoptée par une famille blanche, elle retourne à son nid d'origine. Elle m'accepte. Venant elle même d'arriver à Régina, elle m'accueille chez elle. Le jour où sa cousine et ses grands-parents arrivent, je suis là. Retrouvailles. Je suis accepté et je partage avec eux. Je partage mes histoires avec Michèle, et elle, les siennes avec moi. Je lui dessine ma vie, et en retour elle me dessine des racines. Pour la première fois j'ai des racines, j'ai touché terre, j'appartiens. Je ne suis plus seul.
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Never has there been so much talk about sexual abuse than in 1992. In our day and age we seem to be again and again confronted with events that defy reason. How to come to terms with such acts of aggression as the throwing of stones witnessed during the Oka crisis? And what to make of those risking their lives sealed up in containers crossing oceans, stowaways in the belly of a ship?
![]() “What defies reason” reflects Montreal artist GUY GIARD “often points to a break in communication between individuals. Empathy and understanding flourish through human contact. Equally it is through silence and ignorance that violence perpetuates itself.” Creating a triangle with his hands the artist explains: “The exhibition/event DE L'AUTRE COTE D'UN PONT offers a meeting ground for exchange, and extends an invitation to natives, immigrants and 1st, 2nd, 3rd... generation quebecers alike to join in sharing their experiences. It is a celebration of human understanding.”
“I have found that intercultural exchange happens primarily at the level of the individual. This happens as a sharing of personal experiences where there exist as many distinct stories as there are individuals. As each tells his story, the exchange becomes one of an inner understanding toward another one's inner vision. In a desire to understand, these exchanges are favored first by a process of awareness of one's own cultural framework which can then be shared with another person.
It is in the guise of photographic installations and writings (in French, Montagnais, Spanish and English) that GUY GIARD extends the first bridge: his own. Of sound design, it leads the way into the disturbing world of sexual aggression. Step by step, guiding us along the way, he shares with us feelings of severring, isolation, solitude, quest, bringing us to the discovery of love and respect. Feelings which according to him:“reach beyond cultural boundaries, and which often reflect the trials of being away from ones homeland.” Next we come to his `stowaway life' in Amsterdam where he lived for four years. But the artist doesn't abandon us there; he invites us on a second journey: LA HUITAINE DU PONT, a group exhibition along with eight evenings of discovery in the gallery introducing more than 30 artists stemming from over 20 different cultural backgrounds. Not to be missed! Welcome
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De l'autre côté d'un pont / Across the bridge
Online version of the photographic installation
Version en ligne de l'installation photographique
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Panneaux #3 d'une série de 17 panneaux.
![]() Chaque panneau comprenait une photo accompagnée d'un texte traduit en français, montagnais et en espagnol. Une traduction anglaise était aussi disponible.
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La Huitaine du pont
![]() ![]() Photo: Anne-Marie Zeppetelli
8 SOIRÉES-RENCONTRES À LA GALERIE OCCURRENCE
DU 27 JANVIER AU 6 FÉVRIER 1993
19:00HRS à 22:00HRS
ENTRÉE LIBRE
Dans le cadre de l'évènement/exposition DE L'AUTRE COTE D'UN PONT (Du 20 janvier au 14 février) l'artiste Guy Giard présente huit soirées-rencontres à la galerie OCCURRENCE. Chaque soirée introduit des artistes de souches diverses, chacun venant partager avec nous leurs expériences à travers un mode d'expression commun. C'est dans une atmosphère de découverte et de détente que le grand public
est invité à venir échanger avec eux. Bienvenue!
As part of the exhibition/event DE L'AUTRE COTE D'UN PONT (January 20th-February 14th) the artist Guy Giard presents eight evenings of activities at OCCURRENCE. Each evening will see artists of different cultural backgrounds share
with us their experiences through one common form of expression. It is a relaxed atmosphere into which the public is invited to come share and discover different worlds. All are welcome!
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SSSHHHTT ! Vivre en secret ! (Installation)
![]() ![]() ![]() EN HOLLANDE
![]() En Hollande j'ai vécu quatres années en cachette. Cela me fait rire parfois quand j'y pense; je pissais dans des cannettes, j'ouvrais la fenêtre et Hop!, je semais aux quatre vents le fruit de mes entrailles. Je me souviendrai toujours des ''petits paquets'', bien emballés, que je déposais dans les bacs à ordures au coin des rues. Si les vidangeurs avaient su! Je me sentais plusieurs siècles en arrière, sans eau courante, sans téléphone, sans sonnette, comme si j'appartenais déja à ce continent.
![]() VIVRE EN CACHETTE
![]() Vivre en cachette, c'est aussi vivre dans la peur constante de se faire découvrir. C'est vivre une solitude qui doit toujours rester secrète. À qui le dire? À qui faire confiance? Surtout si on ne connait pas la langue, ni les coutumes du pays dans lequel on se terre. Ce n'est pas seulement un exil culturel, c'est aussi un exil émotionnel. Comment parler quand on a perdu sa voix?
![]() LES QUATRES MURS
![]() La lecture et l'écriture sont devenus mes seuls amis; comme si un miroir me permettait de moins me sentir seul. Des cafés et des térrasses j'observais les rires des tables avoisinantes. De retour à Montréal j'ai retrouvé mes centres d'achats. Mon coeur est ouvert aux errants que j'y retrouve. Quatres murs sont difficiles à regarder quand ils ne remémorent que la distance qui nous séparent du berceau
![]() LA CLÉ DU PONT
![]() Face à ma survie, je retrouve ce qui m'est essentiel. Les choix se font par eux-même. Je redécouvre le silence, le temps, je retrouve le reflet de ma culture dans mes gestes et pensées. Je vois pour la première fois les barreaux dorés de mon éducation. D'un regard intérieur, je retrouve la clé qu'est mon coeur, et c'est en l'ouvrant que je ressens un vent de fraicheur m'envahir. C'est en regardant au delà de mes barreaux culturels que je retrouve d'autres coeurs, coeurs qui comme moi se sont évadés de leurs cages dorés. J'ai ouvert un pont et ils y m'ont rejoint; le pont unit deux rives tel le respect unit les âmes.
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